Richard BRECHET ...trace des traits et met de la couleur dedans et autour depuis son plus jeune âge. “Je peignais depuis plus de dix ans et Picasso oeuvrait encore... La figuration était dans tous ses états. La télévision aussi était là ; avec elle mouvement couleur et son ; vue et audition, le regard était accompagné, les distances et le temps rétrécissaient: c'était l'avènement de la participation passive. On a pu s’interroger sur la “vérité” de ces images “vraies”. J'ai alors voulu plonger dans la figuration depuis l'origine, retrouver la pensée mythologique (par rapport à la pensée rationnelle), essayer de restaurer une coordination libre entre la représentation graphique et le langage verbal : permettre au spectateur d'établir lui-même les “CORRESPONDANCES”. En sortant du temps, en proposant une ou des aires d'images associées ou superposées (à la manière du palimpseste), en évitant les titres trop incitatifs, le spectateur garde sa possibilité de “RE-CREATION”, conservant ainsi le bénéfice de son effort d’interprétation. A partir de l'expérience personnelle, j'ai voulu mettre à l'image ce que plus facilement les mots peuvent parfois livrer du "non-osé" par le silence les séparant, ou bien par l'écho réciproque de leur sens ou de leur son. Même si les raisons, mobiles derrière le motif sont ignorés, la perception directe de la "matière" de l'oeuvre, sa manière de “prendre” la lumière comme les peintures rupestres pouvaient “accrocher” celle du feu, ce rapport unique entre la peinture et le spectateur manifestera de toute la "charge" de la représentation. Ce que ne pourra jamais offrir, si bon soit Il, aucun moyen mécanique de reproduction. Mais alors il devient nécessaire “d'ETRE” devant l'oeuvre. |