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La Grande Loge de France se doit, en cette fin de XXème siècle, de maintenir une méthode initiatique qui fait son originalité et qui explique sans doute son succès. L'idée fondamentale est, non pas de former l'homme, ce qui relèverait d'un processus didactique et volontiers dogmatique, mais d'inciter chacun à se construire lui-même, à partir des matériaux qui sont en lui et des outils que la franc-maçonnerie lui propose.
On conçoit facilement qu'une telle méthode ne saurait déboucher sur une doctrine ou même une idéologie. Elle laisse chacun libre d'élaborer sa propre pensée. C'est seulement au deuxième degré qu'une influence pourra s'exercer sur la société : le franc-maçon enrichi par sa réflexion, conforté dans sa citoyenneté, aura un rôle important à assumer dans le progrès de la condition humaine.
Dans cette perspective la Grande Loge de France s'interdit les prises de position publiques sur des sujets politiques, laissant à la libre conscience de ses membres le soin d'agir en ce domaine. Elle ne fait exception à cette règle que lorsqu'apparaît une menace sur la sécurité, la liberté ou la dignité de l'homme.
Car si la Grande Loge de France ne présente ni idéologie, ni doctrine, elle a du moins des valeurs à défendre qui sont les valeurs représentatives des Droits de l'Homme. La question se situe alors moins dans le domaine de la politique que dans celui de l'éthique.
Jean-Claude Bousquet Grand Maître de la Grande Loge de France |
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