sociétés qu'il faut chercher. Et d'abord dans la structure mentale de l'initiateur, et en particulier du guru. Le sage, prudent, laisse libre le cherchant. Le faux guru cherche à convaincre et à être suivi. Les serments que l'on fait prêter au postulant dans l'association xxxxxxxxx est exemplaire9": "vous devez vous donner entièrement à moi. Pas au xxxxxxx mais à moi. Vous devez vous donner entièrement sans vous interroger ni rechigner. Ce n'est pas pour votre bien mais vous devez le faire...". Cette mégalomanie peut-être plus ou moins révélée ou cachée.  Ce genre d'agissements excessifs11, outre qu'ils sont dangereux pour les individus eux-mêmes, qui ne sont que des outils dans les mains des gourous ou des structures dominantes de ces ordres ou pseudo-ordres, sont une réelle menace pour la cohésion de la société.
Les gourous, jamais satisfaits veulent non seulement l'emprise sur leurs adeptes, mais bien plus, le pouvoir temporel, financier ou politique. Les attitudes du groupe ou de la société par rapport aux biens tangibles sont notables et révélateurs: ce sont des puissances financières considérables masquées sous d'innombrables voiles de sociétés écrans11
Au-delà des individus et de la société civile, ces groupes possèdent une façade honorable qui voile souvent des organisations mafieuses et para militaires qui mettent en danger potentiellement l'Etat lui-même et contreviennent au principe d'unité de la puissance armée dans les mains de l'Etat. Ainsi, une association oblige ses membres à portes un uniforme noir à brassard dans l'ordre intérieur, et le créateur du mouvement enseignait qu'il fallait substituer à la république "une unification finale représentée au plan politique par le gouvernement aristocratique et totalitaire"12. Ces affirmations, qui peuvent paraître farfelues, n'en sont pas moins traduites par des actes concrets d'endoctrinement individuel et de pratiques mafieuses en tous genres.
Difficile alors pour le postulant de savoir saisir l'intention réelle d'un groupe derrière sa face poile et claire. D'autant plus difficile quand les groupes prétendus initiatiques ont entre eux des interconnexions douteuses. Comment ne pas évoquer les délicates relations qu'ont entretenues les dirigeants de certains ordres?Ce flou impressionnant qui règne autour des groupes pseudo-spirituels, psychanalytiques ou initiatiques, ne donne évidemment que peu de moyens de lutte aux organes étatiques.
Mais sur un plan plus individuel et si l'on reste dans la sphère du cherchant , où se tourner dans le bain spiritualiste qui fait son paysage initiatique? Quelques groupes font du recrutement quasiment ouvert et ne sont pourtant peut-être pas les groupes qui aideront le mieux l'individu à progresser dans son chemin de vérité.  Que dire enfin du sérieux et de l'humanisme des innombrables mouvances celtes et druidiques qui font de la race blanche une condition d'entrée sine qua non dans l'ordre ?
Le parcours initiatique est bien rempli d'embûches, c'est certain, mais dans la forêt des pièges qui attendent le postulant, c'est peut-être celui du choix de l'organisation qui est la plus fondamentale. Et de ce point de vue, il semble, pour la France, que la tradition ésotérique ne soit représentée fondamentalement que par trois branches: L'alchimie, la franc-maçonnerie et la rose-croix.
Pour l'alchimie, aucune référence n'est disponible. N'étant pas constituée en groupe mais transmettant son initiation directement d'initiateur à initié, ce n'est que dans les cercles intimes et au hasard des relations que le cherchant pourra découvrir celui qui pourra le guider.
La franc-maçonnerie quand à elle, donne un large éventail de possibilités, allant de la chevalerie templière au plus grand mysticisme en passant par les rituels égyptiens (Memphis-Misraïm).
La rose-croix, quant à elle, présente quelques difficultés supplémentaires : le paysage rosicrucien français est confus pour deux raisons : il englobe tout un tas de mouvements dits rosicruciens sans aucun rapport de près ou de loin à la rose-croix originelle de johann Valentin Andrea (1586-1654) et des trois manifestes allemands datant de la fin du Xve siècle15. D'autre part, plus aucun groupe aujourd'hui ne met en pratique les préceptes énoncés par les auteurs allemands originels. Dans ces conditions ,la majorité des mouvances rose-croix aujourd'hui relève d'un syncrétisme plus ou moins édulcoré de pensées christiques, jonglant avec la chevalerie, le martinisme et le martinésisme plongeant parfois directement dans les théories du nouvel-age.
En France, la rose-croix est marquée par Papus, Stanislas de Guaita, Eliphas lévy , Paul Sédis et Jospeh Péladan. Elle est dominée par quelques groupes : L'ordo templis Orientis15 dont la devise est "fais ce que tu veux sera la plénitude de la loi"16 et est la mère de beaucoup d'autres ordres rosi-cruciens. L'ordre majoritaire en nombre en France est l'AMORC avec ses quelques 180 000 membres. Son enseignement peut se faire par correspondance  Il a une section martinisme qui compte 80 000 membres alors que l'ordre crée par Gérard Encausse, dit Papus, n'en compte qu'un millier. Il demeure aussi l'association rosicrucienne Max Heindel16 qui s'appuie sur les valeurs de la chrétienté et ne fait aucune publicité outre les conférences publiques qu'elle donne à Paris et Bruxelles17. En marge des ces groupes gravitent d'autres mouvements, tels les groupes  : on ne citera que Wica17 d'inspiration luciférienne et la Llys Dana adepte quant à elle du satanisme18.
Mais dans ce labyrinthe d'organisation et d'ordres, le cherchant sera finalement dépendant de son intuition et de ce qui, finalement, reste la meilleure arme contre la tromperie : la vigilance et le bon sens. Car enfin, à l'homme avisé et de "bonnes mœurs" rien de mal ne peut advenir. Et il serait raisonnable de considérer que ceux ou celles qui entrent dans des groupes sectaires dangereux pour eux ne le font que parce qu'ils sont à certains égards fragilisés à un moment donné. Et l'on peut peut-être aller jusqu'à penser que si certains groupes sont certes illuminés, ils valent mieux que la pure et simple délinquance ou la folie. Ces groupes pallient parfois sans le savoir l'inadaptation structurelle de notre système de solidarité, en accueillant en son sein des gens en manque d'affection, en manque de spiritualité, et qui sans doute, ne supporteraient pas l'exigence et la difficulté de la recherche initiatique.

Je n'ai certainement pas l'intention de souscrire à des sociétés qui trompent leur adeptes en leur faisant croire qu'ils trouveront à l'intérieur la félicité, mais si l'enseignement et l'encadrement répondent à l'attente affective de l'adepte, comment ne pas y souscrire dans la limite des libertés et droits fondamentaux de la personne ? Selon Tolstoï, franc-maçon les trois buts de l'initiation sont : la purification de soi-même, l'étude du mystère et l'amour et l'amendement du genre humain. De ce troisième et dernier but, il dit :" seules les vicissitudes de l'existence peuvent nous en découvrir la vanité et contribuer à éveiller notre amour inné de la mort ou le désir de renaître à une nouvelle vie"20. C'est à cette nouvelle vie que veut renaître le cherchant et c'est par ces vicissitudes sur ce chemin plein de

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