. Communique of the 17th Session in Cairo, Egypt in French
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La mondialisation et la sécurité mondiale 1. Avec la fin de la guerre froide, la communauté mondiale avait espéré quelle allait enfin pouvoir vivre dans une paix internationale durable et que toutes les nations bénéficieraient de la réduction des tensions entre lEst et lOuest. Et sil est vrai que le risque dune guerre mondiale a diminué, il demeure que, depuis la fin de la guerre froide, le monde a été secoue par un nombre de plus en plus grands de conflits violents. 2. La mondialisation économique, sociale et culturelle a certes engendré des opportunités mais elle a aussi provoqué de graves problèmes. Dans les Balkans, en Afrique centrale et en Afrique de lEst, au Moyen-Orient et en Asie, des États se heurtent de nos jours à des conflits intérieurs et ils sont même menacés par une éventuelle fragmentation. La tragédie au Kosovo en est un exemple. En particulier, les espoirs déçus dun progrès économique rapide risquent dalimenter parfois des tensions nationalistes et ethniques dans de nombreuses régions du monde. Nombre de ces conflits constituent une sérieuse menace pour la paix à léchelon régional comme au niveau mondial. 3. Le Conseil InterAction soppose résolument à la discrimination raciale et à la xénophobie sous quelque forme que ce soit. Á cet égard, la communauté internationale devrait réagir avec vigueur à toute forme de purification ethnique. Le meurtre systématique dun grand nombre de membres dun groupe ethnique exige des mesures particulièrement draconiennes de la part de la communauté internationale. 4. Certains membres du Conseil InterAction sont davis que, sans lapprobation de lOrganisation des Nations Unies, les États doivent sabstenir dintervenir unilatéralement ou multilatéralement dans des conflits intérieurs. Dautres membres pensent quune intervention simpose même si elle na pas fait lobjet dune unité de vues au sein de la communauté internationale. 5. Tous les membres du Conseil sont davis quil faudrait renforcer les moyens dont dispose lOrganisation des Nations Unies pour anticiper les crises et y répondre dune manière crédible et en temps opportun et rendre plus efficaces les opérations du Conseil de sécurité. 6. La communauté internationale devrait sattacher à résoudre les conflits nationaux et internationaux par les voies diplomatiques. Si un conflit particulier menace la paix internationale, il faudrait quen soit saisi le Conseil de sécurité, dont la décision devrait etre contraignante, respectée, supervisée avec soin et, le cas échéant, appliquée. 7. À la lumière de cette responsabilité, les membres du Conseil de sécurité devraient reconsidérer lutilisation de leur droit de veto, mettant dans la balance et la poursuite de leurs intérêts nationaux directs et les avantages quoffre le renforcement du pouvoir de maintien de la paix de lOrganisation des Nations Unies. 8. Confrontée à des crises régionales, la communauté internationale devrait sefforcer de faire participer à leur solution tous les Ètats qui estiment que leurs intérêts nationaux sont en jeu. Le Conseil souhaiterait en particulier que la Fédération de Russie et la Chine prennent part à la création de mécanismes stables permettant dassurer le maintien de la paix dans le monde, et que ces deux Ètats continuent dêtre intégrés dans les organisations économiques et politiques internationales. 9. Le Conseil InterAction tient à féliciter le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et diverses organisations non gouvernementales pour les efforts quils ne cessent de déployer en vue daider les millions de personnes déplacées depuis dix ans par des conflits nationaux partout dans le monde. Il convient dapplaudir ces efforts, de meme que ceux que réalisent les Ètats qui ont pris des mesures positives pour aider les personnes menacées par la violence politique, raciale et religieuse. 10. Le Conseil InterAction invite la communauté internationale à promouvoir le rapatriement des réfugiés au Kosovo et à faciliter le relévement de leur économie. 11. Établir la paix dans le monde est une tâche complexe qui exigera un effort soutenu. Le Conseil InterAction est davis que cette entreprise ne peut aboutir que sil existe, à léchelle mondiale, de réelles perspectives de progrès économique et social, lesquelles permettraient de répartir les gains de la mondialisation entre tous les États et tous leurs citoyens. Linsécurité des marchés financiers internationaux 12. Le Conseil InterAction fait sien le rapport du
groupe de travail de haut niveau présidé par Malcolm Fraser et Helmut Schmidt sur
linsécurité des marchés financiers internationaux.1 13. En une trentaine dannées, les marches financiers internationaux ont vu saccroître considérablement tant le volume des mouvements de capitaux que les fluctuations des taux de change. Cette instabilité a contribué à des crises dans de nombreux pays en voie de développement, crises qui posent des risques pour léconomie mondiale. Les dirigeants politiques ont pour mission de veiller à ce que, dans lavenir, ces risques soient mieux compris et traités plus efficacement. 14. Il est difficile, sinon impossible, pour les pays en voie de développement dont les monnaies sont convertibles - en particulier les pays petits, ouverts et diversifiés - davoir une politique de taux de change viable si les taux de change des principales monnaies du monde sont instables. 15. Ces pays en voie de développement devraient choisir leur propre régime de taux de change - aucun système ne convient à toutes les époques et à tous les pays mais tous les systèmes devraient viser à réduire linstabilité, à promouvoir linvestissement et à permettre la souplesse nécessaire pour tenir compte de lévolution constante du monde. 16. La stabilité des taux de change entre le dollar des États-Unis dAmérique, leuro et le yen est cruciale pour la stabilité du monde. Les représentants des principales monnaies mondiales devraient coordonner leurs politiques économiques fondamentales et, au besoin, envisager dadopter ensemble des mesures dintervention actives. 17. Un cadre international pour la coordination et, plus tard, lharmonisation dun système de supervision prudentielle est à la base de la création dun système financier international robuste. Le principe de transparence - des institutions financières, des organismes de réglementation nationaux et des organisations financières internationales - est au coeur de la stabilité financière internationale. 18. Créé par le G7 en février 1999, le Forum sur la stabilité financière constitue un très bon point de depart. Toutefois, la participation à ce type dinstance internationale de réglementation ne devrait pas être limitée aux membres du G7. 19. Une autorité réglementaire internationale devrait être créée qui sinspirerait des réalisations des comités de Bâle afin dadopter des normes définissant la meilleure pratique en matière de réglementation financière, de surveiller le respect de ces normes et de coordonner les mécanismes dapplication. 20. Un moyen important de maintenir lordre sur les marchés financiers internationaux consiste à saffranchir de lassujettissement aux mouvements de capitaux à court terme et spéculatifs. Le Fonds monétaire international ne devrait pas exiger, sur le court terme, que tous ses États membres instaurent la convertibilité totale de leurs comptes de capital et il devrait réexaminer la question de la libéralisation progressive des marchés des capitaux dans les pays en voie de développement. 21. Le Conseil InterAction se félicite de la création de la ligne de crédit conditionnelle au FMI. Dans le même temps, il est en faveur de lélaboration de méthodes régionales appropriées pour combattre les crises financières comme la création dun Fonds monétaire asiatique. 22. Compte tenu des réels problèmes que pose le risque moral, les prêteurs du secteur privé doivent dans lavenir être contraints à partager la responsablité des futurs programmes de financement des crises que coordonnera le FMI. Dans lélaboration de ces programmes, le FMI devrait egalement prendre en compte lintegralite de leurs conséquences sociales anticipées. Le processus de paix au Moyen-Orient 23. Après une période pendant laquelle Israéliens, Palestiniens, Syriens et Libanais ont perdu maintes occasions de faire la paix, le changement de gouvernement en Israel offre de nouveaux espoirs de progrés. Les accords internationaux qui ont été conclus doivent être respectés. 24. Le Conseil InterAction considère le mandat confié au nouveau gouvernement israélien comme un mandat en faveur de la paix. Lannée 1999 pourrait et devrait être marquée au Moyen-Orient par dauthentiques faits nouveaux qui prépareront le terrain à la réconciliation historique des peuples de cette région. Une région qui, au fil des siècles, a été le berceau de trois grandes religions monothéistes. 25. Les premières pierres de ce processus de paix ont été posées dans les accords de Madrid et dOslo, en particulier le principe du retour de terres en échange de la paix. Le Conseil InterAction encourage toutes les parties intéressées à montrer courageusement la voie afin de réaliser ces objectifs, même face aux préjugés persistants de leurs populations. 26. Pour établir la paix, il faudra inévitablement que toutes les parties prennent des engagements à long terme. Elles devront sorganiser, mettre en place des mécanismes formels et recevoir un soutien financier. Le Conseil InterAction invite la communauté internationale à faire un effort concerté pour contribuer à ces besoins et pour appuyer avec vigueur et dynamisme tous les efforts visant à créer une atmosphère de confiance se prêtant à des solutions négociées. 27. Le paradigme des discussions sur la sécurité devrait être modifié. Chacune des parties au conflit doit comprendre ce que sont les préoccupations des autres en matière de sécurité. Une paix effective et durable au Moyen-Orient devra prendre en compte le processus de désarmement dans la région. Ce processus devrait sétendre aux armes de destruction massive. 28. La ville de Jérusalem est un lieu saint pour les fideles de trois religions. Le Conseil InterAction encourage les Israéliens et les Palestiniens à étudier le concept du partage de cette ville comme capitale de leurs États respectifs. 29. Le besoin de stabilisation au Moyen-Orient dépasse le cadre du réglement pacifique du conflit israélo-palestinien. Pour promouvoir la mise en place de cadres régionaux de paix globale, il faut chercher à résoudre ces conflits de longue date qui ne cessent daffecter la région du Golfe, notamment lIraq. Une solution négociée a permis à la Libye de réintégrer la communauté internationale. Dans un même ordre didées, il serait bon de conclure un accord en vertu duquel lIrak sengagerait à respecter les résolutions des Nations Unies, accord qui permettrait de lever les sanctions dont fait lobjet ce pays. 30. Le Conseil InterAction est davis quaprés 25 ans, il est grand temps quune solution au problème de Chypre soit trouvée dans le cadre des résolutions de lOrganisation des Nations Unies. 31. De nombreux conflits ont été exacerbés parce quune dimension
religieuse leur a été attribuée. Depuis plus dune décennie, le Conseil
InterAction sefforce détudier et de promouvoir les convictions éthiques et
le patrimoine moral commun de ces religions. À cette fin, le Conseil a convoqué un
groupe dexperts de haut niveau placé sous la présidence de George Vassiliou pour
examiner le rôle de la religion dans lhistoire et la structure du conflit au
Moyen-Orient. Il fait siennes et soutient les conclusions de ce groupe.2 |
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PARTICIPANTS À LA 17e SESSION ANNUELLE Membres Malcolm Fraser, Premier Ministre de lAustralie, 1975-1983 Miguel de la Madrid Hurtado, Président du Mexique, 1982-1988 Kurt Furgler, Président de la Confederation suisse, 1977, 1981, 1985 Valéry Giscard dEstaing, Président de la République francaise, 1974-1981 Vigdís Finnbogadóttir, Président de lIslande, 1980-1996 Kenneth Kaunda, Président de la Zambie, 1964-1991 Mostafa Khalil, Ancien premier ministre de la Republique arabe dÉgypte Abdul Salam Majali, Premier Ministre du Royaume Hashémite de Jordanie, 1993-95, 1997-98 Maria de Lourdes Pintasilgo, Premier Ministre du Portugal, 1979-1980 José Sarney, Président du Brésil, 1985-1990 Shin Hyon Hwak, Premier Ministre de Corée, 1979-1980 Kalevi Sorsa, Premier Ministre de Finlande, 1972-1975, 1977-1979, 1983-1987 Hanna Suchocka, Premier Ministre de la République de Pologne, 1992-1993 George Vassiliou, Président de Chypre, 1988 -1993 Invités spéciaux Ziad Abu-Amr, Président, Conseil palestinien des affaires étrangères Abdulaziz Al-Quraishi, ancien Gouverneur de lAgence monétaire saoudienne Lord Eatwell of Stratton St. Margaret, Président, Queens College, Cambridge Jeffrey A. Frankel, The Brookings Institution Youssef Boutros Ghali, Ministre de léconomie, Égypte Mohamed Issa, Ambassadeur dÉgypte Ibrabim Kamel, homme daffaires égyptien Lee, Seung-Yun, ancien Vice-Premier Ministre de Corée Takeshi Ohara, Ambassadeur du Japon en Égypte Omar Metwally, Ministère des affaires étrangères, Égypte Prof. Ahmad Moussalli, American University of Beirut Hamdy Saleh, Ambassadeur dÉgypte Omar Sery, Ambassadeur dÉgypte Magda Shahin, Deputy Assistant Minister for International Economic Affairs, MOFA, Égypte Mohamed Shaker, Ambassadeur dÉgypte Jian Song, Vice-Président, Comité national de la Conférence consultative politique de la République populaire de Chine Seiken Sugiura, Président, Comité des affaires juridiques, Chambre des représentants, Japon Alexander Yakovlev, Président, International Democracy Foundation |
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